L’embarquement, et si c’était aussi une histoire de postérieurs ?

Clio Marshall

Lorsqu’on embarque un cheval dans un van ou un camion, on a bien souvent tendance à se focaliser sur les antérieurs. On veut que les antérieurs montent sur le pont, puis on veut que les antérieurs montent dans le van, on veut enfin que les antérieurs avancent jusqu’à la barre de poitrail.

On oublie que l’embarquement met en jeu l’équilibre du cheval. Pour pouvoir passer d’une surface à l’autre, d’un angle à l’autre ou d’une hauteur à l’autre, le cheval joue de sa proprioception et de sa capacité à gérer son poids et son équilibre. Pour lever un antérieur, il doit être capable de soulager ses épaules en reportant du poids sur l’arrière-main. Pour prendre appui sur un antérieur posé sur un niveau différent des autres membres, il doit être confiant dans sa capacité à s’équilibrer. L’embarquement nécessite une connaissance de son corps, une maîtrise de ses quatre pieds, une capacité à appréhender un terrain irrégulier.

Bien souvent, on va laisser le cheval étendre ses antérieurs sur le pont, sans prendre en compte le fait que les postérieurs soient restés bien loin, au sol. Il n’est pas rare qu’alors, le cheval pose un pied à l’intérieur puis recule.

Lorsque les deux antérieurs sont sur le pont, il devient intéressant de renforcer, non pas le mouvement de ces antérieurs, mais le mouvement des postérieurs (que l’on utilise du renforcement positif ou du renforcement négatif). Les chevaux sont très souvent moins à l’aise avec ces derniers (pour des raisons que l’on développera dans un autre article). Inciter le cheval à rapprocher ses postérieurs, à les mobiliser, à faire de plus petits pas, va l’aider à mieux gérer son équilibre, et donc nous éviter ce passage un peu difficile où il se « jette dedans » puis recule pour se remettre en sécurité : au plat.

Un cheval qui ne monte pas dans un van a toujours une bonne raison de le faire. Et parfois, c’est une simple question d’équilibre !

La belle Isis, qui garde son équilibre dans du dénivelé.