Le programme de reproduction

Lorsque j’avais 18 ans et mon bac en poche, je suis partie en Écosse travailler pour World Horse Welfare, une grosse (très grosse) association qui accueille, réhabilite et replace des chevaux (abandon, maltraitance, problèmes comportementaux qui les rendent invendables). J’ai été grandement sensibilisée à la surpopulation équine en Grande-Bretagne et dans le monde.

Lorsque j’avais 23 ans et une licence de gestion de structures équestres en poche, je suis partie en Grèce faire du volontariat pour le Skyros Island Horse Trust (Friends of the Skyrian Horse – Φίλοι του Σκυριανού Αλόγου), une petite (très petite) association qui protège, conserve et promeut le Cheval de Skyros (une race ancienne et rare au patrimoine génétique riche et unique). J’ai été grandement sensibilisée à la frontière très fine entre conservation et bien-être.

Ces deux expériences sont le socle de Bouillon de Poney et ont orienté de nombreux choix. C’est sur cet équilibre fragile entre reproduction et surpopulation que nous avons construit notre projet. C’est la raison pour laquelle les deux premiers Chevaux de Skyros que nous avons ramené en France étaient des hongres, c’est la raison pour laquelle nous arrêterons la reproduction si nous ne trouvons pas rapidement de projets pour nos poulains.

Notre association a pour but premier la sauvegarde du Cheval de Skyros, et pourtant chaque année, on pèse longuement le pour et le contre pour savoir s’il faut continuer ou non. Bien sûr qu’il faut sauver le Cheval de Skyros, bien sûr qu’il faut rouvrir des lignées, conserver le patrimoine génétique, reconstruire une population suffisante pour assurer la survie de la race. Mais ça ne peut pas se faire au détriment du bien-être de ces Chevaux.

Clio

Photos © Amandine Souvré www.myrrhe.fr – Pepper et Litho, Chevaux de Skyros