Clio Marshall •
Aujourd’hui je voudrais prendre cinq minutes pour vous parler de L. et Clarté. Promis je fais court.
Clarté c’est une jument pour laquelle j’ai été appelée (moi, Clio, nerd du comportement), pour un souci de cabré en balade, ou au départ de balade. Je me souviens être arrivée à la première séance, L. était en train de poser la selle sur le dos de la jument alors que je descendais de ma voiture, et je me suis dit “OK, on va tout reprendre”. Attitude figée, le corps tendu, il y a avait déjà bien des choses à régler avant de pouvoir poser les fesses sur Clarté.
L. a tout enlevé, on a remis la jument au pré et on a tout repris. On a passé quelques séances à travailler sur son manque de proprioception et ses signaux de communication, l’ostéo est passé une fois entre-temps remettre tout ça d’aplomb, on a mis le pied à l’étrier, confiantes, et… la jument s’est pointée.
Ça a été un coup dur pour L. qui s’est dit, à juste titre, “Tout ça pour rien”. Moi j’ai un peu l’habitude de ce genre de situations et j’ai appelé ma collègue Tasmin Roberts pour une séance à deux parce que j’avais besoin d’un point de vue locomoteur, pour confirmer que le problème n’était pas (plus) comportemental. Ensemble on a tout repris, on a détricoté quelques petits détails, on a questionné, essayé, écouté, clairement, ce que la jument avait à nous dire, et on a finalement demandé à L. de faire des radios. Ce qu’elle a fait.
La jument souffre de bec de perroquets et d’un rétrécissement du ligament sous épineux derrière le garrot. Clarté se pointe parce qu’elle souffre. Pas pour toutes les excuses que les professionnels contactés par L. auparavant, ou ses camarades d’écurie ou de Facebook pouvaient lui marteler. Non elle se pointe parce qu’elle a mal. Elle subi cet inconfort au quotidien, elle tolère la douleur dans les diverses activités que lui propose L. mais lorsqu’on tente de lui monter dessus, elle se pointe, parce qu’elle souffre.
Les séances de travail préliminaires au diagnostique ont permis d’apporter du bien-être à la jument, et de rétablir une communication saine entre L. et Clarté. Ces séances leur ont permis d’apprendre à se comprendre : L. a appris à lire sa jument et Clarté a réappris à s’exprimer. Ces séances ont aussi permis d’écarter une piste (la piste comportementale) parce que c’est ça, notre travail au Collectif : écarter des pistes, réduire le spectre, et trouver le problème, le vrai.
Je remets ça là pour ceux qui ne l’auraient pas encore imprimé et affiché dans leur sellerie : https://www.saddleresearchtrust.com/…/Ridden-Horse-Pain…
Et merci à L. pour sa patience, sa confiance et l’amour qu’elle porte à sa jument.